Lumière phocéenne

Le mot phocéen, phôs, en grec signifie lumière, celle d'Apollon, ce dieu du soleil consultable à Delphes où, avant leur départ de Phocée, les futurs fondateurs de Marseille ont érigé un petit temple pour implorer sa faveur 

L'oracle ayant donné son accord, les jeunes phocéens disent adieu à la ville natale, gréent leur navire et traversent la Méditerranée d'un bout à l'autre, pénètrent dans une calanque à l'embouchure du Rhône, découvrent un vaste plan d'eau abrité par de hautes collines - il est bon de jeter l'ancre déclare Protis le chef d'expédition

La suite est connue, le coup de foudre entre le hardi marin grec et la princesse locale tout aussi hardie, l'alliance conclue dans les eaux du Vieux-Port, la naissance de Marsiho au centre du monde, son envol parmi les nations, ses constantes mœurs exemplaires racontées déjà par Aristote

En l'an 33, quelques mois après les troubles à Jérusalem autour d'un dénommé Jésus de Nazareth, la famille béthanienne débarque à Marseille avec dans son bagage le soleil véritable, le Sol Invictus - certains phocéens ne tardent pas à découvrir en ce Jésus la réponse à leurs inquiétudes spirituelles

La cité, naturellement liée dans sa racine à la lumière, à présent reçoit la Lumière totale 

Moi, je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres

La nouvelle alliance s'ancre dans le Lacydon, Lazare y veille, Marie-Madeleine, Maximin et Sidoine sèment à Aix, en amont du Rhône Marthe prend à mains nues un monstre antédiluvien

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